Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t1, 1892.djvu/23

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Lui prenant doucement la main.
Allons ! réveillez-vous. L’air du soir est mauvais.

ZANETTO, s’éveillant & regardant Silvia avec une admiration étonnée.
Une fée ! ― Ah ! c’était de vous que je rêvais,
Car mon sommeil était plein de visions blanches.

SILVIA.
Bah ! c’était un rayon d’étoile entre les branches.

ZANETTO
Non ! & c’est bien en vous mon rêve que je vois,
Car il me semble aussi connaître votre voix.
Quand on dort, on ne peut savoir, mais on devine ;
Et j’entendais un bruit de musique divine.

SILVIA.
Ce que vous avez pris sans doute pour des mots
Mélodieux, c’était, dans les sombres rameaux,
Le murmure que fait en s’envolant la brise.

ZANETTO.
Mais qui donc êtes-vous, alors ?

SILVIA.
                                          Une s