Page:Coquelin et Guillaumin - Dictionnaire de l’économie politique, 2.djvu/546

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«30 REYMER. sous ces rapports iiue nous vous i)ropo«ons le renvoi dii livre de M. L. Reyhaud à la commission chargée de comijarer entre eux les ouvrages admis au concours. » (Rapport de M. Jay, à l’Académie française, le

avril <8io.) 

« C’est dans l’ouvrage de M. Reybaud qu’on trou- vera l’hiHoire impartiale et piquante de ces plans de société et de religion nouvelle que nous avons vus passer près de nous comme un spectacle. » (Rapport de M. Villemain, à l’Académie, lu à la séance publique du ^^ juin 1841.) La 4» édition de cet ouvrage a été augmentée d’un vo- lume consacré à l’examen du socialisme en général, des idées et des sectes communistes, des doctrines charti.s- tes, utilitaires et humanitaires. Paris, Guillaumin, )8i3. 11 a paru encore deux autres éditions de cet ouvrage. Paris, 4842-1849, Guillaumin, 2 vol. grand in-18. La Polynésie et les lies Marquises, voyages et ma- rine, accompagnés d’un voyage en Abyssinie et d’un coup d’œil sur la canalisation de l’isthme de Panama. Paris, Guillaumin, 1843, 1 vol. in-8. M. Reybaud a été le rédacteur du Voyage pittoresque autour du monde, de M. l’amiral Dumoni-d’Urville. On doit encore à la plume féconde de M L. Reybaud plusieurs ouvrages littéraires, noiamiuenl les deux ro- mans critiques intitulés •.Jérôme Paturot à la recherche d’une position sociale et Jérôme Palurot à la recherche de la meilleure des républiques, qui ont été rtimprimcs plusieurs fois en quelques années, M. Louis lUyl aud a été en outre collaborateur de plusieurs pubiicatidns périodiques, notamment du Jour nal des Economistes, de la Revue des Deux Mondes et de la Revue britannique. 11 a pris part à la rédaction du Dictionnaire du commerce et des marchandises. REYNIER (Jean -Louis- Antoine). Naquit le 25 juillet 1 7 62 à Lausanne, d’une famille originaire du Dauphiné. 11 s’adonna d’abord à l’agriculture, et il cultivait une ferme dans le Nivernais, lorsque son frère, le général (plus tard comlej Reynier, lui procura, en 17 98, un emploi dans l’adiiiinis- tratioa de l’armée d’Egypte. Nommé directeur des revenus en nature et membre du conseil privé, ces importantes fonctions le mirent en état de recueillir des renseignements précieux sur l’Economie politique, industrielle et agricole de l’Egypte et des Arabes. Il ne rentra en France qu’après la capitulation, et resta quelques années à sa ferme de la Nièvre. En 1809, Joseph Bona- parte, devenu roi de Naples, lui confia l’emploi de commissaire royal dans les Galabres. SousJoa- chim Murât, il fut nommé conseiller d’Élat, et successivement directeur général des postes et des forets. Après la chute de Joacliim, Reynier s’éta- blit à Lausanne, dans le canton deVaud, où il de- vint intendant des postes et conservateur des an- tiquités. Il partagea dorénavant son temps entre ses fonctions et des travaux scientifiques très es- timés, et mourut le 17 décembre 1824. De l’Economie publique et rurale des Celtes, des Ger- mains et des autres peuples du Nord et du centre de l’Europe. Genève et Paris, Paschoud, 4818, i vol, in-8. De l’Économie publique et rurale des Perses et des Piiéniciens. Gimève, Paschoud, 1819, 1 vol. in-8. De l’Economie publiijue et rurale des Arabes et des Juifs. Genève, 1820, 111-8. Ve l’Economie publique et rurale des Égyptiens et des Carthaginois, précédée de considérations sur les anti- quités élhiopienries. Genève. Paschoud, 1822, 1 vol. in-8. Ces ouvrages sont encore souvent cités. Reynier a publie de nombreux memoiri’s, notamment sur l’agi iculiure. Ses Considérations sur l’agriculture de i Egypte ont parud’aboid dans les Annales de l’agri- culture (rançaise (t. VI), dont on a l’ait un ùrugc à part. RICARDO. RICARD (Sajiokl). Commerçant établi proba- blement d’abord à Bordeaux, et ensuite à Am- sterdam. Traité général du commerce, contenant des obser- vations sur les principaux Etals de l’Europe, les pro- ductions naturelles, l’industrie de chaque pays, les qualités des principales marchandises qui passent dans l’étranger, leur prix courant et les frais de l’expédi- tion, etc., etc. Amsterdam, Heirevelt, 1781, 2 vol. in-4 ; l’^édit., Amsterdam, Paul Manel, 1700 ; dernière édit., Pans, Moutardier, an Vil (1799), 3 vol. in-4. « Ce traite, dû à un marchand bien informé d’Am- sterdam, fut publié pour la piemière fois au commen- cement du dix -huitième siècle ; mais il fut si souvent remanié dans les éditions subséquentes, qu’il ne resta de l’ouvrage primitif guère que le titre. L’édi- tion de 1781 e>t la meilleure, et à cette époque ni le dictionnaire de Savary, ni celui de Postleihwayt ne pouvaient lui être compares. » (M. G.) RICARD (J.-P.). Fils du précédent. Le négoce d’Amsterdam, avec un traité des compa- gnies orientales et occidentales, el quelques autres traités sur le commerce. Amsterdam, N. et E. Lucas, 1722 ; ou Rouen, J.-B. Machuel, 4723, in-4.


RICARDO (David). Un des Économistes anglais les plus célèbres de ce siècle, né à Londres en 1772, mort à Gatcom-Park, comté de Gloucester, le 11 septembre 1823. On dit sa famille originaire de Lisbonne ; ce qu’il y a de certain, c’est que le père de Ricardo, juif hollandais, était venu en Angleterre, où il acquit une position honorable par sa capacité et son intégrité, en même temps qu’il fit sa fortune dans les affaires de bourse et de finances. David Ricardo reçut une instruction commerciale dans une école de Hollande où il séjourna deux années, et, dès l’âge de quatorze ans, il fut placé dans le bureau de son père à Londres. Il montra de bonne heure, dans cette lutte avec les hasards de la vie financière, un jugement sain et froid, une sagacité perçante, une grande aptitude à calculer mentalement les avantages d’une opération, à débrouiller une affaire et à extraire une solution précise au milieu des détails les plus compliqués.

Le cours des affaires ne l’absorbait pas cependant d’une manière complète, et son esprit se préoccupait d’une part des questions sociales et économiques que soulevait la situation de l’Europe en général, de son pays en particulier, et aussi des questions religieuses. Sur ce dernier point, ses réflexions le déterminèrent à changer de religion, et à se faire anglican, malgré la désapprobation formelle de sa famille et de son père, envers lequel il n’oublia cependant jamais ses devoirs de fils respectueux. Cet événement rendit une séparation inévitable, et le jeune David Ricardo dut songer à travailler tout seul à sa fortune. Mais comme il avait déjà donné des preuves de sa remarquable aptitude en affaires, l’appui, les ressources, les encouragements ne lui manquèrent pas ; et il put prendre part à des opérations très lucratives.

À vingt-cinq ans, il était déjà riche, et avait épousé miss Wilkinson. Fixé sur son sort et n’étant plus absorbé par les soucis de sa fortune, il fit, comme Lavoisier, deux parts de son temps : une pour les affaires, l’autre pour les études scientifiques, vers lesquelles l’attirait depuis longtemps un penchant inné. Il reprit l’étude des mathématiques et des sciences naturelles, et il se