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préface.

que toutes les fois que la France, en la personne de représentants librement choisis et délibérants, a été consultée, alors son avis a été sage, humain et avancé parmi les autres nations. En France, la voix du peuple aurait pu être la leçon et le salut des rois, et si on l’eût écoutée régulièrement et fréquemment, elle eût réformé les abus sans convulsions et sans catastrophes sanglantes.

Ces considérations ne sont point déplacées dans notre préface. En contemplant, dans les annales des églises du désert, l’un des plus inconcevables abus de l’ancien régime, les citoyens seront portés à apprécier plus encore le régime constitutionnel et parlementaire, qui fait désormais partie de notre droit public, et dont les principes étaient dans les vœux de la France depuis quatre cents ans au moins.

La tolérance absolue, la liberté de conscience, l’égalité des cultes devant la loi, sont des maximes, il faut l’espérer, définitivement conquises et assurées aujourd’hui. Aussi les Français catholiques de nos provinces méridionales qui virent tant de persécutions autrefois, les catholiques du Languedoc, ne songent plus qu’à rivaliser de patriotisme et de lumières avec leurs frères de la religion protestante. Les deux clergés unissent leurs efforts pour le progrès des populations. Ainsi les souvenirs que notre ouvrage réveille et qu’on ne saurait supprimer qu’en supprimant l’histoire, feront mieux ressortir les bienfaits et les avantages immenses de cet amour des concitoyens d’une même patrie, et de cette charité mutuelle, sans laquelle il n’y a de christianisme dans aucune secte ni dans aucune église. Quant à ce qui touche aux églises réformées de France, quant à ces églises, dont la marche dans le désert