Versailles. N’est-ce pas un triste spectacle de voir les pasteurs obligés de se cacher comme des coupables pour fonder des établissements si utiles à la France, et contraints pour cela d’avoir recours aux souverains de la Grande-Bretagne ? Ce sont des choses qu’il faut s’empresser de rapporter, de peur que la postérité ne se montre incrédule.
Ce fut par tous ces moyens réunis et par quelques
dons assez rares qu’on obtenait des églises mêmes,
qu’il fut pourvu aux études et à l’entretien personnel
de ces étudiants d’un nouveau genre, qui travaillaient
assidûment à pouvoir braver un jour les lois
intolérantes de leur patrie. Les épreuves furent abrégées
autant que le permettait la nécessité d’une instruction
suffisante ; en général, ils ne quittaient le
séminaire qu’au bout de deux ans. Ces mesures ne
purent être préparées ni conclues que moyennant le
plus profond secret. La cour de France y eût apporté
des obstacles dans l’intérieur en même temps
qu’elle eût fait agir son résident auprès de la diète
1722.
1727.Suisse. Ce projet important ayant été exécuté par
A. Court, au milieu des travaux les plus variés de son
ministère, enfin il détermina ses collègues à laisser
fléchir, sur ce point, la discipline devenue inexécutable,
et à prendre à cet égard une mesure générale,
au moyen de l’acte suivant : « Ce dimanche, 15e jour
du mois de mai 1729, a été convenu entre nous, pasteurs
et prédicateurs du désert en France, qu’à l’avenir
nous donnerons permission à tous nos frères qui
aspirent au saint ministère, et en qui nous trouvons
les qualités requises, de se faire recevoir dans les
académies du pays étranger, supposé que la Providence
les y conduisît munis de nos attestations, et
nous sommes signés : Corteis, Court, Claris, Roux,