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des églises du désert.
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Roger, Maroger, Bétrine, pasteurs ; Rouvière, Bourbonnous, prédicateurs. » (Or. mss. P. R.) Telle fut l’origine du séminaire de Lausanne, qui a fourni des pasteurs à toutes les églises de France, pendant le reste du xviiie siècle. Bientôt A. Court lui-même alla s’y fixer ; il devint le véritable directeur et l’âme d’un établissement dont ses courses apostoliques lui avaient démontré toute la nécessité ; il assuma de plus les fonctions d’agent volontaire des églises françaises pour les affaires ecclésiastiques, choisissant ainsi une position heureuse où il pouvait à la fois correspondre sans danger avec Paris, et servir de son expérience ces jeunes ministres qui, à son exemple, briguaient la simple et noble fonction de pasteurs du désert. Nous aurons plus d’une occasion de revenir sur les services éminents de cet établissement si nécessaire, dont l’existence ne tarda pas à être connue à Paris. Le gouvernement de Louis XV reconnut bientôt qu’il en pourrait retirer fort indirectement d’utiles secours pour l’administration du midi. Ainsi Louis XIV et ses intolérants conseillers avaient cru ruiner sans retour toutes les académies protestantes de ses États, et ôter pour jamais cette ressource précieuse à ses sujets réformés ; et voici que moins de quinze ans après sa mort ces mêmes populations, non seulement formaient des assemblées de plusieurs milliers de personnes en Languedoc, mais elles trouvaient dans leur zèle et dans la sagesse de quelques ministres dévoués, le moyen de fonder une sorte d’académie étrangère, qui continua silencieusement l’œuvre qu’on croyait ensevelie sous les ruines des collèges de Saumur, de Sedan, et tant d’autres célèbres écoles. D’ailleurs, la pénurie des pasteurs était telle à cette époque, et, d’un autre côté, les mesures d’Antoine