On voit même ces germes de discorde se dessiner dès
l’époque qui nous occupe. Une lettre qui parvint
cette même année au synode national du Vivarais les1730.
27 septemb.
révèle assez clairement. Le Dauphiné s’y plaint qu’à certains endroits on a voulu paraitre en maitre, et
s’attirer tous les bénéfices, sans égard aux droits des
autres ; les églises de cette dernière province observent
que les fruits devraient être communs, qu’il n’est
pas juste d’envoyer à l’étranger prédicateur sur prédicateur
pour s’y perfectionner, tandis que d’autres
y ont les mêmes droits, que c’est en vain que le Languedoc
prétend faire des lois de son propre mouvement,
qu’il faut que les affaires soient communiquées
à tous. Le Dauphiné suggéra encore un point curieux,
celui de la fondation d’écoles ambulantes, destinées
à préparer les jeunes gens qui voudraient se consacrer
au ministère et suppléer à la pauvreté des églises
sous ce rapport, idée qui fut écartée avec raison pour
faire place à l’institution du séminaire de Lausanne.
Il paraît aussi que ce fut à cette époque que les églises1730.
s’accordèrent à confier au ministre Antoine Court le
titre de député général, soit pour veiller à leurs intérêts
en Suisse, soit « pour faire le voyage dans les
états protestants hors de la Suisse pour les engager à
s’employer pour le séminaire et pour l’entretien en
tout ou en partie. » (Lett. au syn. du Viv. Or. mss. P. R.)
Des mesures d’organisation d’un autre genre ne tardèrent
pas à occuper ces assemblées qui étendaient
leur sphère à mesure que les églises se consolidaient
davantage. Ainsi la contrebande du commerce espagnol
par la Méditerranée ayant pris une certaine extension,
décida le règlement suivant, qui offre un
singulier mélange de prudence politique et de zèle
religieux : « Les membres de nos églises qui, pour se