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des églises du désert.

C’est ce que j’atteste ; affirmation que je me plais à opposer à quelques insinuations contraires. » (De Vegobre. Mss. 1835.) Nous consignons ces faits avec empressement, sans toutefois pouvoir supprimer ici cette simple observation, que si les églises du désert étaient réduites, pour donner une sage éducation à leurs jeunes ministres, à profiter des dons de leurs frères hors de France, et des étrangers même, la faute en était aux barbares édits qui les privaient de tout moyen de former leur jeune clergé, et qui bien souvent, avec des peines de mort et de galères, frappaient les fidèles d’amendes et de confiscations méthodiques. Un séminaire national français, établi hors de France, et soutenu par une générosité étrangère, était la conséquence à la fois monstrueuse et légitime des édits de Louis XIV. Si la position eut quelque chose de déplorable et de faux, il dépendait des persécuteurs de la redresser. Mais nous verrons combien les pas de la tolérance gouvernementale furent difficiles et lents. En attendant que nous arrivions à cette époque meilleure de notre sujet, nous n’avons pu nous refuser de tracer cette esquisse anticipée de l’organisation et des succès d’un établissement si précieux aux églises du désert, et dont elles furent redevables au zèle et à la prévoyance du pasteur Antoine Court et de ses collègues.