On résolut donc de pourvoir aux voyages industriels
ou autres des réformés français, et aussi des
réfugiés français établis hors du royaume. Il parut
une ordonnance du roi, rendue à Versailles le 30 septembre
1729, qui déclarait que Sa Majesté était
informée qu’un grand nombre de nouveaux convertis
du Languedoc s’absentaient fréquemment de cette
province pour aller en pays étranger, sous un faux
prétexte de commerce, sans être munis de passeports
ou permissions des gouverneurs et intendants. Le
roi ajoutait qu’il avait appris « que des réfugiés français
viennent des pays étrangers dans ladite province,
sous le même prétexte de commerce, mais uniquement
dans la vue, les uns de se fortifier dans les
erreurs de la religion prétendue réformée, les autres
d’y faire persister leurs parents et amis, ce qui est
très-contraire à ses intentions. » Pour remédier à ces
mouvements, il fut ordonné qu’aucun nouveau converti
ne pourrait sortir de la province du Languedoc
sans donner caution que son voyage est effectivement
pour le commerce. Il fut de plus réglé que les réfugiés
qui souhaiteraient venir comme voyageurs dans le
royaume, ne pourraient obtenir une permission de
Sa Majesté « qu’après avoir prouvé que c’est pour
leur commerce. » (art. 2.) (Placard. Mss. Fab. Lic.)
Après cette ordonnance du roi, suivait une seconde
ordonnance du duc de Maine, Louis-Auguste de
Bourbon, légitimé de France, enjoignant à tous fonctionnaires
d’y tenir la main, en sa qualité de gouverneur
dans les provinces du haut et bas Languedoc.
C’est de la brillante retraite de Sceaux, où la petite-fille
du grand Condé se consolait, sous des couronnes
de madrigaux, de ses intrigues avortées, que le
1729.
21 octob.duc de Maine data cette loi tracassière contre les
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