nous trouvons Jean Daudé, chevalier de l’ordre du
roi, subdélégué, seigneur d’Alzon, Arrigas, Beaufort,
etc., etc., à la requête du sieur Dyverny, maréchal1732.
6 octobre.
de camp des armées du roi, commandant en la
province de Languedoc, verbalisant dans cette même
citadelle d’Alais « sur l’évasion du nommé Barthélemi
Claris, ministre de la religion prétendue réformée
(Verbail dressé par M. Daudé, subdélégué, 9 feuill.
paraph. Mss. P. R. or.). Claris avait trouvé le moyen
de ne pas attendre le jugement. Aussi adroit que
zélé, secondé d’ailleurs par les nombreux fidèles
d’Alais, qu’il consolait aux périls de ses jours, il avait
réussi à se procurer un ciseau en fer de onze pouces
de longueur ; à l’aide de cet instrument, il profita
d’une nuit obscure pour soulever la pierre des communs
qui communiquaient avec son cachot ; il descendit
au rez-de-chaussée, brisa la clavette des fers6 octobre.
qui enchaînaient ses pieds, monta sur la couverture
du château, au moyen d’une corde qu’on lui jeta du
dehors, redescendit par la fenêtre de la première
rampe de l’escalier, et enfin gagna la terre au pied
du rempart, sous les canons qui le garnissaient et
malgré les sentinelles du bastion et du cachot. Plusieurs
circonstances d’un bonheur remarquable protégèrent
cette évasion. Il fut établi dans l’enquête
qu’une femme prisonnière au château d’Alais avec
Claris, et dont le cachot était près du sien, Madeleine
Fontane, avait entendu un grand bruit comme quelqu’un
grimpant la muraille, et comme si le mur se
démolissait, mais qu’ayant pensé que ce pouvait être
un gros rat, elle n’avait point donné l’alarme. Des
traces de pas et autres indices firent voir que plusieurs
personnes avaient aidé à cette action hardie, où se
montra tout l’amour des fidèles pour leur pasteur
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des églises du désert.