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des églises du désert.

Guyenne, et des Cévennes. (Syn. or. Mss. P. R.) Le reste, comprenant le nord, l’ouest et le centre, ne paraissait pas s’être mis encore en rapport avec la partie du midi ; le culte public s’y était éteint ; la foi ne se conservait que dans l’intérieur des familles, qui n’obtenaient que de bien rares visites de pasteurs ; il fallut encore plus de dix années pour que le Poitou figurât, par ses députés, dans les synodes des courageuses provinces du midi. À la même époque, de sages mesures d’administration financière marchaient de front avec les règlements d’éducation et de discipline. On régularisa les comptes des deniers des pauvres, ceux des fonds pour l’acquit des amendes encourues pour fait de religion, et ceux « de la taxe du saint ministère. » (Syn. or. Mss. P. R.) On nomma des commissaires à cet effet pour chaque district de29 octobre. colloque, et aussi pour surveiller les écoles ambulantes, et recueillir des fonds destinés à les soutenir.

Ce n’était pas assez de régulariser le culte, de multiplier les mesures d’administration, et de veiller surtout à ce que les fonctions pastorales tombassent entre des mains dignes de les remplir ; il fallait encore s’occuper de sauver la jeunesse des efforts renouvelés du clergé catholique pour la ravir aux pratiques et à la doctrine qu’on lui inspirait au prix de tant de persécutions. Pendant toute la première moitié du xviiie siècle, comme dans les dernières années du xviie siècle et depuis la révocation, le clergé dominant, pendant qu’il excitait à persécuter les parents, circonvenait la plus tendre enfance de mille pièges et de toutes les séductions appropriées au premier âge. Les pièces du temps fournissent des révélations curieuses. Dans tout le vaste district du midi du royaume, depuis Montpellier jusqu’à l’extrémité du Vivarais,