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les mêmes artifices étaient mis en usage. Les missionnaires s’attachaient surtout aux jeunes filles ; tantôt on étudiait leur goût pour la gourmandise, ou pour le luxe des habits ; tantôt on leur promettait une bonne dot et un parti avantageux, tandis qu’on offrait toute sûreté et toute protection à celles qui s’irritaient contre leurs parents. « Le zèle du clergé romain, disent les déclarations synodales, est peu délicat et peu scrupuleux. Le succès qu’ont eu déjà ses artifices l’excitera sans doute à les redoubler, et nous avons tout lieu de craindre que les perversions ne deviennent tous les jours plus nombreuses. La persécution la 1733.plus violente est moins à craindre que ces voies sourdes et clandestines. Que deviendront nos églises si on séduit nos enfants qui en sont la pépinière, et qui doivent les perpétuer ? » (Avis important à MM. les pasteurs et les anciens des églises réformées. Mss. P. R.) Malgré ces menées, les assemblées continuaient toujours ; de nouveaux pasteurs sortaient du séminaire de Lausanne ; tous les jours le culte revêtait un caractère plus régulier. L’année suivante il fut arrêté que chaque église se pourvoirait d’un lecteur et d’un chantre « choisis parmi les fidèles qui ont le plus de piété et de talent. » Le chant des psaumes n’avait pas cessé d’être l’un des principaux exercices du culte. Cette harmonie naïve rappelait aux églises les souvenirs des cantiques, qui furent adoptés dans les premiers temps, et qui dans l’une et dans l’autre fortune avaient édifié et consolé les fidèles. Il fut même toujours fort difficile d’obtenir que les assemblées du désert ne fissent pas retentir au loin les échos de ces chants qui pouvaient les faire découvrir. Aussi, même au milieu de tant de persécutions, on trouve dans les délibérations synodales l’article suivant, qui démontre