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histoire.

28 février. Des condamnations capitales vinrent se joindre à ces arrêts infamants. Le ministre Duperron fut condamné à mort et exécuté en effigie sur la place du Breuil à Grenoble (arr. du 17 mars 1745). L’année suivante, le même parlement condamna également à mort sept ministres où proposants, Vouland, Descours, Dunoyer, Roland, Dubuisson, A. Ranc et Paul Faure. Ils se tinrent cachés et échappèrent ainsi 1745.à l’arrêt. Mais un de leurs collègues n’eut pas ce bonheur. Louis Rang, frère d’un des contumaces que nous venons de citer, fut arrêté à Livron, le 16 février, n’ayant encore que quelques années de ministère et âgé seulement de vingt-six ans. On le mit dans les prisons de Valence, où il essuya des traitements rigoureux. Dans son interrogatoire devant M. Chais, subdélégué de l’intendant, il déclara qu’il était ministre et qu’il en remplissait les fonctions. Il fut condamné à mort à Grenoble, le 2 mars 1745. En vain le président de Piolens lui offrit la vie, s’il voulait changer de religion. Il répondit qu’il était inviolablement attaché à sa foi, et rejeta toute tentative de séduction. Le jugement portait que le prédicant Louis Rang serait pendu dans la ville de Die, et que sa tête tranchée serait exposée sur un poteau, dans le grand chemin, devant la petite hôtellerie de Livron, où il avait été arrêté. Il repartit donc de Grenoble sur une charrette qui le remit aux prisons de Valence, d’où on le mena à la tour de Crest, et puis à celle de Die. Une nombreuse escorte, composée de maréchaussée et d’une centaine de grenadiers, gardait le prisonnier. À Crest, Louis Rang demanda la faculté de se faire raser et accommoder ses cheveux, parce que, disait-il, cet air de propreté lui paraissait nécessaire pour qu’on pût bien voir le calme de son visage et la tranquillité avec