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histoire.

quale à indiquer ce jeûne général ; vous devez sentir vous-mêmes la nécessité de vous humilier extraordinairement devant le trône d’un Dieu dont la justice est inexorable envers le méchant, mais dont les compassions sont infinies envers le pécheur contrit et humilié. Transportez-vous par la pensée dans cet heureux période, où vous alliez en foule dans le désert, pour y rendre vos hommages religieux à la Divinité, et où vos âmes, consolées, fortifiées, nourries dans les espérances de la vie éternelle, étaient pénétrées d’une joie indicible. Hélas, vous perdîtes bientôt ces heureuses prérogatives. Un revers fatal changea la face de vos églises. Les larmes et les gémissements succédèrent aux mouvements ravissants dont vous étiez animés. L’orage dispersa les uns, accabla les autres ; de là, la désolation de tous ; de là, la tiédeur et la timidité de plusieurs, et la corruption générale, suite ordinaire de la famine de la parole de Dieu Nous exigeons de vous, nos très-chers frères, que vous suspendiez vos occupations temporelles au jour marqué, d’un côté, pour être en état de glorifier Dieu, de l’autre, pour convaincre ceux qui ne vous aiment pas que vous êtes touchés de vos malheurs. Que donc chacun de vous s’applique, ce jour-là, uniquement aux choses du ciel. Que le négociant ferme sa boutique ; que l’artisan cesse les actes de sa profession, et le laboureur ses travaux. Que le jeune et le vieux, le riche et le pauvre, que les pasteurs, les anciens, et le troupeau pleurent, entre le porche et l’autel, et qu’ils disent : Ô Éternel, pardonne à ton peuple, et n’expose point ton héritage à opprobre. » (Mss. Cast.)

À peu près à la même époque, les églises, qui répondaient ainsi par des actes de religieuse humilité