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des églises du désert.

gion de l’état déplorable où les causes dont j’ai parlé l’avaient conduite ?

« Quatre moyens, avec la bénédiction du Seigneur que j’implorais sans cesse, se présentèrent à mon esprit. Le premier fut de convoquer les peuples et de les instruire dans des assemblées religieuses ; le second, de combattre le fanatisme qui, comme un embrasement, s’était répandu de tous côtés, et de ramener à des idées plus saines ceux qui avaient eu la faiblesse ou le malheur de s’en laisser infecter ; le troisième, de rétablir la discipline, l’usage des consistoires, des anciens, des colloques et des synodes ; le quatrième, de former autant qu’il serait en mon pouvoir de jeunes prédicateurs, d’appeler des ministres des pays étrangers ; et s’ils manquaient de vocation pour le martyre et qu’ils ne fussent pas disposés de répondre à mes pressantes incitations, de solliciter auprès des puissances protestantes des secours en argent, pour aider aux études et à l’entretien des jeunes gens en qui je trouverais assez de courage et de bonne volonté pour se dévouer au service et au salut de leurs frères. »

« Tel fut le plan qu’il plut à Dieu de m’inspirer dès ma plus tendre jeunesse (car je venais d’entrer dans ma dix-huitième année), et que je n’ai jamais perdu de vue, et qui n’a cessé de m’occuper depuis quarante ans que je suis au service de son église.

« Je ne l’eus pas plutôt formé que j’en commençai l’exécution, et le même Dieu, qui, dans les vues miséricordieuses qu’il avait conservées pour sa chère église, me l’avait inspiré, me fit la grâce de n’être retenu ni par les sacrifices qu’il fallut faire, ni par le tendre attachement que je conservais pour une mère veuve et dont je faisais toute l’espérance ; ni d’être découragé, ni par la grandeur de l’entreprise,