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des églises du désert.

en un amas de ruines. Enfin, on vit tomber les usines des nobles verriers de Foix, sous les arrêts de l’intendant d’Auch, de Bejin ; ce magistrat, aussi fanatique qu’ennemi des beaux-arts, ordonna que les verreries de MM. Gassion et Pommiliers seraient démolies et rasées, « avec défense d’être rétablies. » On vit encore le parlement dauphinois faire démolir la maison d’Élie Sambut, à la Paillette, près Montjoux, pour punition d’avoir hébergé un ministre, et ensuite, condamner la marquise de Montjoux à un emprisonnement perpétuel, dans un couvent. Enfin, si nous faisons le dépouillement des listes données dans le mémoire historique de 1752, nous trouvons vingt-neuf gentilshommes dégradés de leur noblesse, quatorze personnes condamnées au bannissement, dix femmes condamnées au fouet ou à l’emprisonnement perpétuel, quarante personnes condamnées aux galères, de trois à dix ans, et cent seize personnes condamnées aux galères perpétuelles, parmi lesquelles il y avait quarante-six gentilshommes et deux chevaliers de Saint-Louis. Tous ces arrêts furent prononcés en première ligne par le parlement de Grenoble ou de Bordeaux, et par les intendants de Montpellier, d’Auch, de La Rochelle, de Perpignan et de Poitiers[1]. Nous ferons plus bas quelques remarques essentielles sur ces condamnations en masse.

Dans les années dont nous enregistrons ici les malheurs, un petit nombre de fois les assemblées des

  1. Parmi ces arrêts, on remarque celui du 6 nov. 1745, du parlement de Grenoble, qui frappa principalement la paroisse de Bournat, en Dauphiné ; parmi les prétendus dégradés de leur noblesse pour crime d’assemblées religieuses, on distingua des membres très-nombreux des familles de Bouillane et de Richaud. L’intendant d’Auch se fit remarquer par son ardeur contre les gentilshommes verriers du pays de Couserans ; il voulut aussi dégrader les familles