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histoire.

des protestants détenus sur les galères de Toulon aux chiffres suivants : d’après les mémoires de Court (Pat. Franc. et imp p. 558), en 1753, quarante-trois galériens à vie et à temps ; d’après nos pièces des manuscrits de Paul Rabaut, en 1752, quarante et quatre galériens à vie, et huit à temps ; d’après un rôle des forçats protestants, signé d’eux-mêmes, de la fin de 1753, quarante-huit galériens à vie et à temps ; d’après une autre liste de 1759, quarante et un galériens à vie ; en 1760, « trente-huit confesseurs » à Toulon. (Lett. du galérien Raymond, de Faugères. Mss. P. R.) Il faut remarquer que ces chiffres ne donnent que les listes des galériens pour cause de religion, à Toulon ; mais on n’en mettait pas ailleurs, sauf une rare exception. Il faut remarquer que ces listes, si on les combine toutes, nous donnent les condamnations qui ont duré depuis 1728 jusqu’en 1760. Ainsi, quelque énormes et quelque exorbitantes qu’elles soient, ces listes montrent qu’on était fort loin d’exécuter en Languedoc tous les jugements aux galères prononcés pour crime d’assemblée religieuse. Il est difficile d’estimer la proportion ; mais il y a évidemment très-loin, même du chiffre total des galériens de 1753, au chiffre de cent seize condamnés à vie par le seul parlement de Grenoble en sept années. Il paraît donc qu’on exécutait au plus un tiers des condamnations. Il faut encore observer qu’il n’est question dans ces listes que des condamnés comme forçats détenus au bagne de Toulon. Nous ignorons absolument le nombre des confesseurs qui ne subissaient que la détention simple ; peine assez rare sous

    1752 à 1759 ; nous insérons à la fin de ce volume l’un de ces tableaux, dressé et certifié par les captifs eux-mêmes (Pièces justificatives, No vi).