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Page:Coral - Esquisse historique - Tahiti.djvu/14

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rer, aucune considération ne devait les déranger, même l’approche de l’ennemi ». On lui obéit, et ses guerriers ne se rangèrent en bataille que lorsque le service divin fut achevé ; la lutte devint bientôt des plus sanglantes, et la victoire resta longtemps incertaine ; mais le principal chef des idolâtres ayant été tué, les autres prirent la fuite de tous côtés.

C’est alors que Pomaré, mettant en pratique les principes de sa nouvelle doctrine, ordonna à ses troupes de suspendre le massacre des fuyards ; il fit même plus, il pardonna aux vaincus, et leur rendit, leurs terres. Cet acte de clémence, inusité dans les guerres tahitiennes, porta son renom au plus haut point ; tous ses ennemis firent leur soumission, et tous à l’envi, imitant leurs vainqueurs, demandèrent et reçurent le baptême. Le culte des faux dieux fut abandonné, les idoles renversées, et le triomphe du christianisme fut aussi complet que celui de Pomaré II.

Ainsi les missionnaires, devant le nombre croissant des néophytes, demandèrent du renfort en Angleterre, à la Société des Missions.

Maître incontesté de l’île, le roi s’occupa de lui donner des lois. Il fit rédiger un code, qui débutait ainsi :

« Pomaré, par la grâce de Dieu, roi de Tahiti, de Morea et des terres environnantes, etc., à tous ses fidèles sujets, au nom du vrai Dieu, Salut. »

Ce code se divisait en 19 articles qui étaient :

Art. 1er. Du meurtre.

2o Du viol.
3o Des déprédations commises par les cochons.
4o Des objets volés.
5o Des objets perdus.