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plus considérables, mais rien qui puisse se comparer à celles-ci au point de vue de l’aspérité du terrain. Il est impossible de jeter les yeux sur les plantes qui vous entourent sans ressentir une grande admiration. De toutes parts, des forêts de bananiers, dont les fruits, quoique servant à l’alimentation sur une vaste échelle, pourrissent sur le sol en quantité incroyable.

« Les montagnes rapprochées de la côte sont coniques et escarpées ; les roches volcaniques qui les composent sont coupées par de nombreux ravins qui se dirigent tous vers le centre de l’île. — Les terres cultivables ne consistent guère qu’en une bande de sol d’alluvion accumulée autour de la base des montagnes et protégée contre les vagues de la mer par un récif de corail qui entoure toute l’île. Entre ce récif et la côte, l’eau est aussi calme que serait celle d’un lac. Ces terres basses, qui s’étendent jusqu’au bord de la mer, sont recouvertes par les plus admirables produits des régions intertropicales[1]. »

Darwin assista aussi à une réunion des chefs tahitiens, et rend hommage, dans sa relation, à leur éloquence naturelle.

Le Beagle quitta Tahiti au mois de novembre 1835.

C’est vers cette date que les premiers missionnaires catholiques français abordèrent dans l’île. Leur tâche était difficile et délicate : il fallait non seulement prêcher une religion qui, tout en étant autre que celle des missionnaires méthodistes, ne présentait pourtant pas assez de différence dans les doctrines essentielles pour que les indigènes pussent en comprendre les subtilités ; ils avaient en outre à lutter contre la

  1. Darwin, Voyage d’un Naturaliste.