tion dans laquelle elle promettait de laisser circuler librement et commercer tous les Français, qui devraient être traités, reçus et protégés dans l’île comme la nation la plus favorisée. Elle paya une indemnité de deux mille piastres, et finalement écrivit la lettre d’excuse suivante au roi des Français : « Que la paix soit avec vous. Voici ce que je désire faire savoir à Votre Majesté. J’ai été en erreur en m’opposant à la résidence des deux citoyens français. Que Votre Majesté ne soit pas trop fâchée de ce que j’ai fait à leur égard. Que la paix soit rétablie. Je ne suis souveraine que d’un petit et insignifiant pays ; que le savoir, la gloire et le pouvoir soient avec Votre Majesté ; que votre colère cesse, et pardonnez-moi l’erreur que j’ai commise. Que la paix soit avec Votre Majesté.
Content de ces réparations la « Vénus » partit de Tahiti. Mais le bâtiment était à peine hors de vue que la reine, conseillée par Pritchard, essayait d’éluder le traité. Elle écrivait à la reine d’Angleterre pour lui demander sa protection, et faisait voter par l’assemblée des chefs une loi contre la propagation des doctrines contraires au culte évangélique ; en même temps, nos nationaux étaient molestés dans leurs personnes comme dans leurs intérêts.
Mais chaque fois qu’un bâtiment français paraissait à Tahiti, la crainte l’emportait alors, et c’étaient des protestations d’amitié et de dévouement qu’on prodiguait à leurs commandants, et si ceux-ci se plaignaient des traitements infligés aux Français, et en particulier aux missionnaires catholiques,