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Page:Coral - Esquisse historique - Tahiti.djvu/30

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cuter franchement le traité qu’ils avaient conclu ensemble ; la reine refusa même de répondre. Réfugiée chez Pritchard, elle s’entêtait à ne rien vouloir accorder. Il fallait sortir de cette situation : aussi l’amiral lui annonça-t-il que si le lendemain, avant midi, son nouveau pavillon n’était pas amené, il donnerait cours à l’exécution des mesures qu’il avait arrêtées et qu’il prendrait possession définitivement de l’archipel des îles de la Société et dépendances. « Puisque, disait-il, le pavillon du protectorat n’a pas suffi à maintenir les droits de la France vis-à-vis de l’étranger, il se trouvait dans l’obligation de le remplacer par le drapeau français. »

Le lendemain matin, les ordres étaient donnés en conséquence : les forces françaises, composées des trois frégates la Reine-Blanche, l’Uranie et la Danaé, et d’une corvette, l’Embuscade, se tenaient prêtes à agir contre La ville ; tous les yeux étaient fixés sur la demeure de la reine, au-dessus de laquelle flottait toujours le pavillon incriminé ; à midi, il n’était pas encore amené : aussitôt le branle-bas est ordonné, on bat la générale, et au cri de : « Vive le Roi ! » le débarquement des forces françaises est ordonné.

L’occupation de Papeete eut lieu sans effusion de sang, fort tranquillement, et le service à terre fut ainsi organisé : M. d’Aubigny, capitaine de corvette, était nommé commandant particulier de Papeete. M. Quoniam, chef du service administratif ; le commandant d’infanterie de marine de Bréa, commandant supérieur des troupes ; Mariani, commandant de la place ; Somsois, directeur de l’artillerie, et Rambaud, du génie. Le capitaine de vaisseau Bruat était nommé gouverneur et investi de l’autorité supérieure.