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« ayant proclamé solennellement, il y a peu de mois, une politique d’entente cordiale, il serait déplorable que l’année ne pût s’achever sans que les faits n’eussent démenti les assurances royales. »

Ce ne fut pas sans peine qu’on parvint à calmer le courroux britannique. L’entente s’établit enfin, grâce à une indemnité que le gouvernement français promit de payer à Pritchard, indemnité qui devait être débattue et réglée sur les lieux par les amiraux anglais et français en station dans le Pacifique ; en outre, le commandant de Papeete, M. d’Aubigny, fut désavoué par le gouvernement français.

« Mais, alors, ce fut l’opinion française qui fut surexcitée : on rapprochait ce nouveau désaveu de la conduite d’un officier français de celui qu’on avait infligé récemment à l’amiral Dupetit-Thouars, et on voyait dans tous ces agissements la trace de la politique anglaise ; notre honneur national, nos intérêts étaient, disait-on, sacrifiés à cette ambitieuse puissance ; et pendant qu’on souscrivait en foule pour donner une épée d’honneur à l’amiral désavoué, la presse, commentant ironiquement un récent voyage que le roi venait de faire en Angleterre, trouvait que l’ordre de la Jarretière que Louis-Philippe venait de recevoir n’était pas une compensation suffisante donnée à la nation.

Ces questions portées à la Chambre par l’opposition donnèrent lieu à des débats très vifs. Toutes les pièces relatives à cette affaire furent déposées sur le bureau de la Chambre, qui discutait alors le projet de l’adresse (janvier 1845). Deux textes se trouvèrent en présence : celui de la commission et, un autre proposé sous forme d’amendement par M. Léon, de Malleville.