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Page:Coral - Esquisse historique - Tahiti.djvu/47

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dangereux pour nos soldats, qui, connaissant très peu le terrain, pouvaient tomber dans une embuscade : aussi le commandant Bonnard donna-t-il l’ordre de la retraite ; les insurgés n’osèrent poursuivre la petite colonne, qui rentra à Papeete, emportant ses morts et ses blessés ; parmi ces derniers, se trouvait le commandant Bonnard lui-même.

C’est à la suite de ce combat que le commandant de Papeete, craignant que les rebelles ne profitassent de ce petit succès pour venir attaquer la ville, écrivit au gouverneur pour réclamer son retour.

Partageant les craintes de M. d’Aubigny, M. Bruat suspendit la marche sur Papenoo, embarqua toutes ses troupes sur le Phaéton et les débarqua à Papeete, le même jour, à cinq heures du soir (1er juillet).

Mais les indigènes ne renouvelèrent pas leur tentative. Découragés par ces deux combats qui leur montraient que partout où ils se présentaient, ils étaient attaqués sans crainte, poursuivis sans hésitation, ils semblèrent se soumettre, et une trêve tacite s’établit de part et d’autre. L’île respira de nouveau. Le gouverneur en profita pour écrire à la reine, la priant de revenir à Tahiti ; il lui faisait en même temps parvenir une lettre autographe de Louis-Philippe et de nombreux présents. Mais Pomaré, obstinée dans son entêtement, refusa d’entendre ses paroles de conciliation ; elle ne voulut même pas accepter la lettre du roi des Français.

Devant ce dédain et ces outrages, le gouverneur n’hésita pas : il fit réunir à Papeete, au commencement de janvier 1845, une assemblée de tous les chefs tahitiens qui avaient reconnu notre autorité ; M. Bruat se rendit au milieu d’eux, et, après leur avoir demandé