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Page:Coral - Esquisse historique - Tahiti.djvu/48

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de vouloir bien user de toute leur influence pour assurer la tranquillité de l’île, il raconta les démarches tentées auprès de la reine par le Gouvernement français et leur peu de succès. Quels étaient donc, ajouta-t-il en terminant, les projets de la reine ? Que voulait elle en répondant ainsi par des dédains et des injures aux paroles de paix des Français ? L’autorité royale n’était-elle pas compromise par la personne qui devait en avoir le plus de souci ? Puis, montrant les désastres et les maux de la guerre civile à peine éteinte, il leur demanda instamment de choisir parmi les plus braves et les plus nobles d’entre eux, un nouveau roi qui gouvernerait de concert avec l’autorité française ; nul doute que la population tahitienne tout entière ne ratifiât leur choix.

Les chefs accueillirent favorablement les paroles du gouverneur ; mais pourtant, soit que la famille des Pomaré eût conservé encore parmi eux de nombreux partisans, soit qu’ils hésitassent à donner à l’un d’entre eux le souverain pouvoir, ils ne détrônèrent pas Pomaré IV, mais ils nommèrent Régent de Tahiti un ancien compagnon de guerre de Pomaré II, nommé Paraita. Aussi, à partir de ce moment, le nom de ce Régent devient inséparable de celui du gouverneur dans toutes les pièces émanant du gouvernement du protectorat.

La proclamation du Régent eut un grand retentissement dans toute l’île. Quand les indigènes virent que Paraita, guerrier célèbre entre tous, chef bien connu par sa valeur, reconnaissait l’autorité française et se prononçait ouvertement contre Pomaré IV, dont il blâmait les agissements, beaucoup de révoltés firent leur soumission : la tranquillité commença à revenir dans les