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par laquelle je déclarerois que Rouſſeau avoit touché, ſeroit ſuffiſante. Je ne donne ces circonſtances que pour rendre juſtice à la tréſorerie du roi d’Angleterre, qui, comme l’on voit, étoit loin de vouloir entraver le paiement.

D’abord, ivre d’un ſuccès auſſi complet, je ne tardai pas à sentir le poids de la négociation que j’avois entrepriſe ; il n’y avoit plus poſſibilité de reculer. J’arrive chez Rouſſeau, je balbutie : ennemis ; penſion du roi d’Angleterre ; enfin je parle de la lettre-de-change & du montant de la somme, Rouſſeau m’écoute avec inquiétude & étonnement ; enfin il me demande qui m’a chargé de cette commiſſion. Je lui réponds : mon zèle ; la circonſtance d’un ami qui partoit, m’en a donné l’idée, & le bien qui en doit réſulter pour vous, me donne dans ce moment une grande ſatiſfaction Je ſuis majeur, me répondit-il, & je puis gouverner moi-même mes affaires. Je ne ſais par quelle fatalité les étrangers veulent mieux faire que moi. Je fais bien que j’ai une penſſion ; j’en ai touché les premières années avec reconnoiſſance ; & je ne la touche plus, c’est parce que je le veux ainſi. Il faut ſans doute qu’aujourd’hui je vous expoſe mes motifs, c’est du moins ce que ſemble exiger le rôle que