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texte, un grand nombre de perſonnes qui fourniſſoient à ſon travail journalier & très-aſſidu.

Un de mes amis fut nommé ſecrétaire d’ambaſſade en Angleterre ; il vint me voir avant son départ. Je lui obſervai que Rouſſeau ne touchoit point ſa pension du roi d’Angleterre ; qu’il me paroiſſoit cependant en avoir beſoin ; que je craignois que des gens mal-intentionnés : n’euſſent fait naître quelqu’obſtacle dont ſon caractère fier & ombrageux dédaignoit de connoître la ſource ; que je le priois de prendre à cet égard les informations que ſa place le mettoit à portée de prendre, de travailler à les vaincre & de m’en donner avis. Trois mois après, je reçus une lettre de cet ami, qui contenoit une lettre-de-change payable au porteur ſur un banquier de Paris, de la ſomme de 6,336, je m’en ſouviens encore. Cette somme étoit le montant de ce qui lui étoit dû alors. Il ne s’agiſſoit que de la lui donner & d’en tirer quittance. Cette quittance m’inguiétoit ; je craignois qu’il ne voulût pas s’aſſujétir à cette ſimple forme. Je récrivis pour lui demander ſi rigoureuſement on ne pouvoit l’en diſpenſer. Mon ami me répondit ſur-le-champ que je me rendois bien difficile, que cependant il avoit été arrêté que la lettre