Page:Corbière - Le Négrier.djvu/125

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pitié de toi et moi… Jacques me donna ses deux mains que je pressai dans les miennes et s’endormit auprès de moi, harassé par la fatigue et peut-être par les émotions de cette nuit que nous venions d’acheter au prix de plus d’un inconvénient et d’un péril peut-être.

L’heure du renouvellement du quart arriva trop tôt, hélas ! Ivon, le premier sur le pont quand le service l’appelait, vint me réveiller lui-même à la place du matelot qui devait s’acquitter de cette fonction. « Debout, mon pays », s’écria-t-il. Puis, étonné de trouver en tâtant le matelas de ma cabine un individu de plus, couché tout habillé à côté de moi : « Ah !