Page:Corbière - Le Négrier.djvu/436

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un autre aviron placé en croix sur notre mât de fortune ; et cette voile, qui avait recouvert les charmes de ma protectrice, reçut bientôt la douce brise qui devait nous conduire vers la terre de la liberté. « Il était dit, s’écria Ivon en voyant cette misaine d’un nouveau genre s’enfler au bout de notre aviron, que ce cotillon-là te ferait plaisir et te porterait bonheur ! Va, sois tranquille ; si jamais je deviens dévot et avaleur de bon Dieu, je te donne bien mon billet que ce n’est pas le morceau de l’habit d’un saint que je déralinguerai, pour en faire une relique. »

Fendant toute la journée qui suivit la nuit de notre fuite, nous naviguâmes avec la brise de Nord de l’ar-