Page:Corbière - Le Négrier.djvu/497

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cheur, perché sur le beaupré, agite sur la surface des flots que fend le navire, le poisson trompeur ; la dorade, qui guette sans cesse les poissons-volans que le bruit du sillage fait sortir de l’eau, se jette sur l’hameçon comme sur une proie, et c’est alors qu’on le halle à bord, comme une conquête, et que l’équipage jouit du spectacle qu’offre ce spare, qui en mourant revêt sur son écaille les nuances les plus vives de l’émail le plus pur, parsemées des étoiles de l’azur le plus brillant.

Quand la dorade échappe à ce piège, en voulant saisir sa fausse proie, un matelot placé, le harpon en main, sur un quartier de panneau suspendu au dessous du beaupré, lui enfonce les pointes aiguës de son dard dans les flancs ; et