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ensuite des doublons dont ils nous savaient porteurs. Ennuyé de les surveiller, sans leur avoir fait connaître ce qu’ils risqueraient à nous jouer un mauvais tour, je tire de dessous mon gilet deux pistolets, en disant à mes lurons : « Le premier qui fait un mouvement sans mon commandement, je lui fais sauter la tête ! » Livonnière, au même moment, place un de ses pistolets sous le menton du patron qui, de peur, se jette à la mer et disparaît. Les deux autres noirs lèvent leurs mains jointes au ciel, en implorant leur pardon. Livonnière monte le gouvernail de la pirogue, que le patron ne gouvernait auparavant qu’avec sa pagaie : il s’empare de la barre, et nous naviguons plus tranquilles, mais sans cesser néanmoins d’avoir les yeux