Page:Corbière - Le Négrier.djvu/771

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en parcourant ma cale avec eux au milieu des noirs, l’usage que je pourrais tirer de leur instinct. Mes deux dogues devinrent les surveillans les plus redoutables pour les esclaves ; et lorsque, la nuit, les antropophages que j’avais dans les fers sautaient sur leurs voisins pour les dévorer, mes chiens intervenaient, et leur aspect épouvantait des cannibales que la peur de la mort n’aurait pas fait sourciller. Chose admirable ! jamais on ne vit ces deux animaux manger les alimens que leur présentaient les esclaves ; On aurait dit qu’ils avaient senti, avant nous, le danger de recevoir quelque chose de la main de ceux qui devaient naturellement être leurs ennemis et les nôtres.

Ma traversée, commencée sous d’aussi