Page:Corbière - Les Amours jaunes, 1873.djvu/282

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Et, quand on largue tout, il faut que la viande
Tombe, comme un hunier qui se déferle en bande !

— On a des petits noms : Chiourme, Jany-Gratis,
Bout-dehors, Fond-de-Vase, Anspeck, Garcette-à-ris.
— C’est gréé comme il faut : satin rose et dentelle ;
Ils ne trouvent jamais la mariée assez belle…
— Du velours pour frotter à cru leur cuir tanné !
Et du fard, pour torcher leur baiser boucané !…
À leurs ceintures d’or, faut ceinture dorée !
Allons ! — Ciel moutonné, comme femme fardée
N’a pas longue durée à ces Pachas d’un jour…
N’en faut du vin ! n’en faut du rouge !… et de l’amour !
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Bitor regardait ça — comment on fait la joie —
Chauve-souris fixant les albatros en proie…
Son rêve fut secoué par une grosse voix :
— Eh, dis donc, l’oiseau bleu, c’est-y fini ton choix ?
— Oui : (Ses yeux verts vrillaient la nuit de la cuisine)
… La grosse dame en rose avec sa crinoline !…
— Ça : c’est Mary-Saloppe, elle a son plein et dort. —
Lui, dégainant le bas qui tenait son trésor :
— Je te dis que je veux la belle dame rose !…
— Ç’a t’y du vice !… Ah-ça : t’es porté sur la chose ?…