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Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/114

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pas parfaite non plus. Nous sommes ensemble, non pour nous reprocher nos défauts avec aigreur, mais pour les supporter réciproquement. Il ne faut pas mettre d’importance à ce qui n’en a point, et réduire l’important à rien. »

Il prend toujours l’initiative des réconciliations. Et Sophie Volland l’y encourage. Car il va de soi qu’il s’est épanché en elle, qu’il lui a conté ces conflits domestiques. Il obéit donc à son amie. Et si la paix se conclut sans effort, il ne s’en donne pas le mérite. Il l’avoue tout naïvement à Sophie : « Tout est raccommodé. Cela s’est fait comme vous le désirez, mais par hasard sans que nous nous en soyons mêlés ni l’un ni l’autre. »

Ce ne sont pas les seules concessions qu’il fasse au foyer, dans le détail de la vie. Nanette aime à recevoir à dîner ses amis personnels. Diderot ne peut pas les souffrir. Cependant, il préside la table, il prend le ton, se met en frais de bonne grâce, se dépense, se donne. Et naturellement, il confie à son amie ses efforts méritoires : « Ma femme s’est mise sur le pied de donner de petites fêtes chez elle ; j’en suis toujours et je tâche d’en faire de mon mieux