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Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/115

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les honneurs. Si vous connaissiez un peu les convives qu’elle me donne, vous verriez combien il faut que je prenne sur moi. » Autre dîner, pour la fête du philosophe. Chez les Diderot, on célèbre très exactement ces anniversaires. On n’oublie jamais le bouquet traditionnel : « Madame avait rassemblé toutes ses amies… Je fus gai, je bus, je mangeai. Au sortir de table, je jouai, je ne sortis point. Je reconduisis tout le monde entre onze heures et minuit… Quelles physionomies ! Quelles gens ! Quels discours ! Quelle joie !… » Pendant un autre repas de fête, il imagine qu’Uranie, la chère sœur, est cachée derrière une tapisserie, et qu’elle l’écoute : « Comment, aurait-elle dit en elle-même, ce commérage peut-il se trouver dans la même tête, à côté de certaines idées ? » Et il ajoute : « Il est vrai que je fus charmant et bête à ravir. »

Si Mme Diderot tombe malade, il se consacre à elle. Il est tout anxiété, tout soucis, tout dévouement. Là encore, il se confie à son amie. Il lui donne sur la maladie des détails tout nus, avec des mots de médecin. Il avoue ses alarmes, sa lassitude. « J’ai ouï dire qu’on ne connaissait jamais bien un