Et, le 24 juillet 1749, au matin, un commissaire et trois argousins, après avoir minutieusement fouillé les papiers de Diderot, le conduisirent au donjon de Vincennes.
Mme Diderot ne connut l’arrestation que par surprise. Dans une chambre voisine, elle habillait son petit garçon. Afin de ne pas l’inquiéter, Diderot lui dit qu’il se rendait chez son éditeur. Par hasard, elle se pencha à la fenêtre. Elle vit trois hommes jeter son mari dans un fiacre et repousser un apprenti qui voulait lui tendre une épreuve d’imprimerie.
Diderot expiait-il uniquement le crime d’avoir déplu à Mme Dupré de Saint-Maur ? Nullement. Rien n’est simple. Les multiples raisons de son arrestation apparaissent à la lecture de son interrogatoire par le lieutenant de police Berryer, au donjon de Vincennes.
Certes, en le jetant en prison, on fait plaisir à une jolie femme. Et c’est une occasion qu’un ministre ne laisse guère échapper. Mais surtout on met la main sur l’homme qu’on surveille depuis deux ans, l’homme qui scandalise et qui inquiète.
Berryer, dans cet interrogatoire, demande à Di-