Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/52

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derot s’il se reconnaît l’auteur des Bijoux indiscrets, des Pensées Philosophiques, de la Lettre sur les Aveugles. On poursuit donc bien en lui l’audacieux et le libertin, l’homme qui scandalise.

Mais c’est aussi l’homme qui inquiète. Car Berryer lui demande également s’il n’a pas composé des livres appelés La Promenade du Sceptique et L’Oiseau blanc, conte bleu. Ces ouvrages n’ont pas encore paru. Mais le bruit court qu’ils contiennent des allusions au Roi, à Mme de Pompadour. Il faut donc les saisir, les étouffer au nid, les empêcher de prendre leur vol.

Et ce sont encore ces deux ouvrages que Berryer presse Mme Diderot de lui livrer, afin, dit-il, de hâter la libération du prisonnier. Car, dès l’arrestation de son mari, elle a couru chez le lieutenant de police.

J’ajoute que Berryer ne put rien tirer d’elle. Il s’aperçut très vite que Mme Diderot était une ménagère modèle, mais qu’elle ignorait tout des travaux de son mari. Ainsi, comme il lui parlait, par erreur, non pas de l’Oiseau blanc, mais du Pigeon blanc, elle lui déclara qu’elle ne connaissait à la maison ni