Les renseignements fournis par nos grands explorateurs modernes sont ils parfaitement complets et parfaitement sûrs ?
Vous savez, sans aucun doute, Monsieur et cher Confrère, que ce fut en Portugal, au XIV siècle que commença avec une ardeur qui n’a peut-être jamais été dépassée, la longue et rude campagne qui avait pour but d’ouvrir l’Afrique à la science, à la civilisation et au commerce.
Si l’infant D. Henrique inaugura les découvertes, le roi Jean (D. João) II (1481-1495) fut le véritable initiateur des explorations géographiques dans l’intérieur de l’Afrique. Ce fut même l’une de ses plus grandes préoccupations : connaître l’intérieur du continent noir ; — s’ouvrir à travers l’Afrique une route jusqu’à l’océan indien ; — trouver, enfin, dans ces vastes contrées, ce que l’on nommait alors l’empire de Preste João (Prêtre Jean).[1] Dans ce but, de nombreuses expéditions furent envoyées ; à mesure que les Portugais découvraient de nouvelles parties du littoral et s’y établissaient, des hommes sûrs devaient rester, d’après les ordres de cet illustre prince, parmi les indigénes ; faire amitié avec eux ; s’avancer sous leur conduite vers l’intérieur et recueillir des renseignements sur les peuples et les pays du Centre. Dans ce dessein, le roi mettait même à profit le vœu général et le zéle qu’il y avait alors pour la propagation de la religion chrétienne, et parmis les missionnaires donnait la préférence à ceux qui avaient des connaissances en mathématiques[2]. En outre que
- ↑ « Tam occupado e solicito o trazia este negocio principalmente depois que vio e gostou de muytas cousas de que os antigos escriptores nam tenerão noticia, fallando desta parte da Africa, : que não lhe repousaua o espirito. »
Barros — « Asia, etc. » — Ed. de 1552. 1.e dec. 1. 3 ff. 38-39.
- ↑ « Os escriptores do Reino que fallam deste feito (le départ des missionnaires pour le Congo, 1487) nam declaram de que Religião (Ordre)mas as memorias da nossa ordem disem que Elrei escolheo nella sujeitos que alem das sagradas lettras erão entendidos nas mathematicas para que nas horas que, lhes vagassem da prégação fossem inquerindo algũa noticia da India pello Sertão daquellas Provincias & do grande Rei do
