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— VI —

des Morts, nous nous réunissions toutes les semaines chez Foyot où venaient parfois nous rejoindre deux égyptologues d’avenir, le marquis de Rochemonteix et un jeune Américain, Behrend, enlevés tous les deux prématurément à la science. Cette même année, perchés dans une tribune de la coupole de l’Institut, nous assistions côte à côte à la réception de Renan à l’Académie française, le jeudi 3 avril 1879 : Maspero pouvait déjà songer à échanger sa situation dans les hauteurs pour une place dans l’hémicycle. Alors au service chinois, je n’avais pas encore semblable ambition. Bien des années plus tard, dirai-je que Maspero n’avait pas oublié son vieux camarade lorsque celui-ci à son tour sollicita les suffrages de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ? Comme secrétaires, nous préparâmes ensemble le Congrès des Orientalistes qui se tint à Paris en 1897, brillante réunion qui nous avait coûté bien des mois de travail et de démarches, mais dont le résultat donna, croyons-nous, pleine satisfaction à ceux qui y prirent part. Dirai-je que deux de ses fils ont été mes élèves ? On ne compte pas impunément quarante années d’une solide amitié, aussi la mort de Maspero me causa-t-elle la plus profonde douleur. Rappellerai—je qu’à la fin de la séance du 30 juin 1916, vers cinq heures, l’Académie des Inscriptions s’étant formée en comité secret pour nommer deux commissions, Maspero avec sa lucidité ordinaire exposait les raisons qui rendaient utile la désignation de ces commissions, lorsque tout à coup, il nous dit, sans que rien dans son apparence fît prévoir une catastrophe : « Messieurs, excusez-moi, je ne me sens pas bien. » Sa tête s’inclina sur