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CHARLES DE LOVENJOUL

lorsqu’il transféra ses pénates, à la Librairie Nouvelle, au coin du boulevard et de la rue de Grammont, et dans son hôtel du passage de la rue Auber, ne fut pas étranger à la vocation littéraire de M. de Spoelberch, et celui-ci conserva à son frère, Calmann, et aux fils de celui-ci, la plus sincère affection.

Ce fut par Olivier de Gourjault, ce gentilhomme champenois, qui, sous une enveloppé un peu fruste, cachait l'âme la plus exquise et l’esprit le plus fin, que je connus Spoelberch il y a plus de vingt-cinq ans. Gourjault était un charmant causeur et un remarquable musicien et je fus initié par lui à la musique de Wagner avant les concerts Lamoureux et le pèlerinage de Bayreuth. Il avait entrepris, pour la Revue de Champagne et de Brie, je crois, un ouvrage sur Saint-Pol, qu’il n’acheva pas ; quand cet excellent ami nous fut enlevé, Spoelberch m’écrivit (17 avril 1891) : « Il était très supérieur à la moyenne et à l’œuvre qu’il laisse. Il lui a manqué une méthode et une règle de travail pour donner sa mesure. Doué comme il l’était, il eut laissé des travaux précieux, s’il eut pu se fixer et se réserver. Je le regrette très particulièrement, car c’était le modèle des amis. »

Je devais bien ce souvenir à Olivier de Gourjault, dont la modestie n’avait d’égale que le savoir.

Les collections de M. de Spoelberch, « son archive »