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NADIR.
Qui donc attendais-tu dans ce désert sauvage ?
ZURGA.
Une fille inconnue et belle autant que sage,
Que les plus vieux de nous, soumis au vieil usage,
Loin d’ici, chaque année, ont soin d’aller chercher.
Un long voile à nos yeux dérobe son visage ;
Et nul ne doit la voir, nul ne doit l’approcher !…
Mais pendant nos travaux, debout sur ce rocher,
Elle prie ; — et son chant qui plane sur nos têtes,
Écarte les esprits méchants et les tempêtes !…
LE CHŒUR.
La voici ! la voici !
Elle vient ! — On l’amène ici !

Scène VI

Les Mêmes, LEILA, NOURABAD, Fakirs et Sorcières, tous les pêcheurs, Hommes, Femmes et Enfants.

Leïla, le front couvert d’un voile, paraît au fond, suivie par quatre fakirs et par Nourabad. — Nadir s’est assis à l’écart et semble plongé dans une rêverie profonde.

LE CHŒUR DES FEMMES, entourant Leïla et lui offrant des fleurs.
Sois la bienvenue,
Amie inconnue,
Reçois nos présents !
Chante et que l’orage
Apaise sa rage,
À tes doux accents !
Que la troupe immonde
Des esprits de l’onde,
S’envole à ta voix !
Sois la bienvenue,
Amie inconnue,
Etc.
Protège-nous !
Veille sur nous !
ZURGA, s’avançant vers Leïla.
Seule au milieu de nous, vierge pure et sans tache,