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- Quand j’écoutais, l’âme charmée,
- Les accents de ta voix aimée,
- Ton cœur avait compris le mien !
LEILA.
- Ainsi que toi je me souvien !
- Au sein de la nuit parfumée,
- Mon âme alors libre, et charmée,
- À l’amour n’était pas fermée !
- Ainsi que toi je me souvien !
(Se dégageant de ses bras.)
- Mais le temps fuit et l’heure passe !
- Songe à la mort qui nous menace !
- Par pitié, songe à mon serment !
NADIR.
- Si tu m’aimes comme je t’aime
- Que nous importe la mort même ?
- Que nous importe un vain serment ?
LEILA, se jetant dans ses bras
- Ah ! comme toi, l’âme ravie,
- Je suis prête à donner ma vie
- Pour cette heure d’enchantement !
NADIR.
- Viens donc !… Viens, enivrée, heureuse.
- Mourir dans l’étreinte amoureuse
- De ton époux, de ton amant !
LEILA.
- Ô radieux enchantement !
NADIR.
- Ô douce extase ! ô doux moment !
(On entend au loin les premiers grondements de l’orage.)
LEILA, , avec crainte
- Chut !… écoute !… l’orage gronde !
NADIR.
- Non, non !…
(Écoutant.)
- Non, c’est le bruit de l’onde,
- C’est la plainte du flot mouvant
- Que soulève le vent !