Page:Cormon et Crémieux - Robinson Crusoé, 1867.djvu/73

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ROBINSON, pleurant et la pressant dans ses bras.

Oh ! mon Edwige !

On entoure Robinson qui pleure, on s’efforce de le consoler.

VENDREDI.

Oh ! yo !… yo !… moi pleurer aussi, mais pas comprendre… ça qui est bête.

ROBINSON.

Et c’est pour partager ma vie d’exil et de souffrance, que vous aurez couru tant de dangers… Car je sais tout, la trahison… l’abandon !…

TOBY.

Sans compter la dent de ces messieurs.

JIM-COCKS.

Pour ça, je me serais bien chargé de vous en tirer.

SUZANNE.

Vous ! vous n’auriez fait que la moitié de la besogne, et encore, ça pouvait être la mauvaise. Tandis que lui (Poussant Vendredi près d’Edwige.) le voilà notre vrai sauveur !

EDWIGE.

En effet… je me rappelle… ce bûcher, ces flammes sinistres… et puis un enfant qui me recevait mourante dans ses bras !

TOUS.

C’était lui !

ROBINSON.

Lui, mon compagnon d’exil, mon frère !… Un jour aussi je le sauvai… Ah ! comme il m’a bien payé sa dette en te rendant à moi.

EDWIGE.

Et comme je vais l’aimer pour tout le bonheur qu’il nous donne !

VENDREDI, à part.

Aimer !… Elle !… aimer Vendredi ! (Prenant Robinson à part, pendant que les autres personnages remontent et inspectent la grotte.) Oh maître !… maître !

ROBINSON, avec bonté.

Oui, cher enfant, tu me vois bien heureux ! Et ce bonheur que Dieu m’envoie, tu en auras ta part, comme tu l’as eue, déjà, dans tous les bienfaits dont il m’a comblé !