Page:Cornély - Un roman, paru dans Le Gaulois, 30 mai 1893.djvu/13

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Mais le besoin d’être admirée, d’être trouvée belle la jette dans les bras du premier venu et, d’un bout à l’autre du roman, c’est une course à l’amant.

Cette Mme Chalmin se donne à tout le monde ; commis-voyageurs, peintres, marchands forains, soldats, oisifs, vieux, jeunes, connus, inconnus, tous lui sont bons.

Enfin, elle fait le trottoir, quoi !

Vous croyez peut-être qu’opérant dans un milieu provincial, où tout se sait, où le voisin, l’indifférent lui-même, est un espion, elle va être découverte, marquée au doigt, flétrie ? Pas du tout !

Elle ment avec un aplomb si pyramidal, elle se démène avec une si imperturbable tranquillité dans l’écheveau de ses