Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/129

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toutes assez régulières, avec cette différence toutefois, que les règles sont observées avec plus de sévérité dans les unes que dans les autres ; car il y en a qu’on peut élargir et resserrer, selon que les incidents du poème le peuvent souffrir. Telle est celle de l’unité de jour, ou des vingt et quatre heures. Je crois que nous devons toujours faire notre possible en sa faveur, jusqu’à forcer un peu les événements que nous traitons, pour les y accommoder ; mais si je n’en pouvais venir à bout, je la négligerais même sans scrupule, et ne voudrais pas perdre un beau sujet pour ne l’y pouvoir réduire. Telle est encore celle de l’unité du lieu, qu’on doit arrêter, s’il se peut, dans la salle d’un palais, ou dans quelque espace qui ne soit pas de beaucoup plus grand que le théâtre, mais qu’on peut étendre jusqu’à toute une ville, et se servir même, s’il en est besoin, d’un peu des environs. Je dirais la même chose de la liaison des scènes, si j’osais la nommer une règle ; mais comme je n’en vois rien dans Aristote ; que notre Horace n’en dit que ce petit mot : Neu quid hiet, dont la signification peut être douteuse ; que les anciens ne l’ont pas toujours observée, quoiqu’il leur fût assez aisé, ne mettant qu’une scène ou deux à chaque acte ; que le miracle de l’Italie, le Pastor Fido, l’a entièrement