Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/128

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n’eusse reconnu que le bruit qu’ont fait les derniers obligeait déjà quelques curieux à la recherche des autres, et pourrait être cause qu’un imprimeur, faisant sans mon aveu ce que je ne voulais pas consentir, ajouterait mille fautes aux miennes. J’ai donc cru qu’il valait mieux, et pour votre contentement et pour ma réputation, y jeter un coup d’œil, non pas pour les corriger exactement (il eût été besoin de les refaire presque entiers), mais du moins pour en ôter ce qu’il y a de plus insupportable. Je vous les donne dans l’ordre que je les ai composés, et vous avouerai franchement que pour les vers, outre la faiblesse d’un homme qui commençait à en faire, il est malaisé qu’ils ne sentent la province où je suis né. Comme Dieu m’a fait naître mauvais courtisan, j’ai trouvé dans la cour plus de louanges que de bienfaits, et plus d’estime que d’établissement. Ainsi étant demeuré provincial, ce n’est pas merveille si mon élocution en conserve quelquefois le caractère. Pour la conduite, je me dédirais de peu de chose si j’avais à les refaire. Je ne m’étendrai point à vous spécifier quelles règles j’y ai observées : ceux qui s’y connaissent s’en apercevront aisément, et de pareils discours ne font qu’importuner les savants, embarrasser les faibles, et étourdir les ignorants.


II

Au lecteur

[1648]

Voici une seconde partie de pièces de théâtre un peu plus supportables que celles de la première. Elles sont