Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/159

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voir qu’Homère a donné aux emportements de la colère d’Achille cette bonté nécessaire aux mœurs, que je fais consister en cette élévation de leur caractère, et dont Robortel parle ainsi : Unumquodque genus per se supremos quosdam habet decoris gradus, et absolutissimam recipit formam, non tamen degenerans a sua natura et effigie pristina.

Ce texte d’Aristote que je viens de citer peut faire de la peine, en ce qu’il porte que les mœurs des hommes colères ou fainéants doivent être peintes dans un tel degré d’excellence, qu’il s’y rencontre un haut exemplaire d’équité ou de dureté. Il y a du rapport de la dureté à la colère ; et c’est ce qu’attribue Horace à celle d’Achille en ce vers :

… Iracundus, inexorabilis, acer.

Mais il n’y en a point de l’équité à la fainéantise, et je ne puis voir quelle part elle peut avoir en son caractère. C’est ce qui me fait douter si le mot grec <img src="01310231.gif" /> a été