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MÉLITE.
Si faut-il qu’à ton cou je passe malgré toi.
(Il se jette sur les épaules de Cliton, qui l’emporte
derrière le théâtre[1].)
derrière le théâtre[1].)
Scène VII.
PHILANDRE.
Présomptueux rival, dont l’absence importune[2]
Retarde le succès de ma bonne fortune[3],
As-tu sitôt perdu cette ombre de valeur
Que te prêtoit tantôt l’effort de ta douleur ?
Que devient à présent cette bouillante envie
De punir ta volage aux dépens de ma vie ?
Il ne tient plus qu’à toi[4] que tu ne sois content :
Ton ennemi t’appelle, et ton rival t’attend.
Je te cherche en tous lieux, et cependant ta fuite
Se rit impunément de ma vaine poursuite.
Crois-tu, laissant mon bien dans les mains de ta sœur,
En demeurer toujours l’injuste possesseur,
Ou que ma patience, à la fin échappée
(Puisque tu ne veux pas le débattre à l’épée),
- ↑ Ce jeu de scène est omis dans l’édition de 1660 ; dans celle de 1664, il est placé entre les deux derniers vers de la scène. Voyez p. 223, note c.
- ↑ Var. Rival injurieux, dont l’absence importune. (1633-57)
- ↑ Var. [Retarde le succès de ma bonne fortune,]
Et qui, sachant combien m’importe ton retour,
De peur de m’obliger n’oserois voir le jour,
As-tu sitôt perdu cette ombre de courage
Que te prêtoient jadis les transports de ta rage ?
Ce brusque mouvement d’un esprit forcené
Relâche-t-il sitôt ton cœur efféminé ?
[Que devient à présent cette bouillante envie.] (1633) - ↑ On lit dans l’édition de 1654 : « Il ne tient plus à toi, » pour « qu’à toi. » C’est évidemment une faute, ainsi qu’à la page suivante, la leçon de 1657, v. 1359 : « Détachez Ixion ; » et au vers 1360 le singulier mégère, pour mégères, dans les éditions de 1660-64.