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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/351

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ACTE IV, SCÈNE VI.

Oubliant le respect du sexe et tout devoir,
Ne laisse point sur elle agir mon désespoir ?


Scène VIII.

ÉRASTE, PHILANDRE.
ÉRASTE.

Détacher Ixion pour me mettre en sa place !
1360Mégères, c’est à vous une indiscrète audace.
Ai-je avec même front que cet ambitieux[1]
Attenté sur le lit du monarque des cieux ?
Vous travaillez en vain, barbares Euménides[2] ;
Non, ce n’est pas ainsi qu’on punit les perfides.
1365Quoi ! me presser encor ? Sus, de pieds et de mains :
Essayons d’écarter ces monstres inhumains.
À mon secours, esprits ! vengez-vous de vos peines ;
Écrasons leurs serpents ; chargeons-les de vos chaînes.
Pour ces filles d’enfer nous sommes trop puissants.

PHILANDRE.

1370Il semble à ce discours qu’il ait perdu le sens[3].
Éraste, cher ami, quelle mélancolie
Te met dans le cerveau cet excès de folie ?

ÉRASTE.

Équitable Minos, grand juge des enfers,
Voyez qu’injustement on m’apprête des fers.
1375Faire un tour d’amoureux, supposer une lettre,
Ce n’est pas un forfait qu’on ne puisse remettre.
D est vrai que Tircis en est mort de douleur,
Que Mélite après lui redouble ce malheur,

  1. Var. Ai-je, prenant le front de cet audacieux. (1633-57)
    Var. Ai-je, prenant le front de cet ambitieux. (1660-64)
  2. Var. Vous travaillez en vain, bourrelles Euménides. (1633-57)
  3. Var. Il semble à ces discours qu’il ait perdu le sens. (1633-57)