Oubliant le respect du sexe et tout devoir,
Ne laisse point sur elle agir mon désespoir ?
Scène VIII.
Détacher Ixion pour me mettre en sa place !
Mégères, c’est à vous une indiscrète audace.
Ai-je avec même front que cet ambitieux[1]
Attenté sur le lit du monarque des cieux ?
Vous travaillez en vain, barbares Euménides[2] ;
Non, ce n’est pas ainsi qu’on punit les perfides.
Quoi ! me presser encor ? Sus, de pieds et de mains :
Essayons d’écarter ces monstres inhumains.
À mon secours, esprits ! vengez-vous de vos peines ;
Écrasons leurs serpents ; chargeons-les de vos chaînes.
Pour ces filles d’enfer nous sommes trop puissants.
[3].
Éraste, cher ami, quelle mélancolie
Te met dans le cerveau cet excès de folie ?
Équitable Minos, grand juge des enfers,
Voyez qu’injustement on m’apprête des fers.
Faire un tour d’amoureux, supposer une lettre,
Ce n’est pas un forfait qu’on ne puisse remettre.
D est vrai que Tircis en est mort de douleur,
Que Mélite après lui redouble ce malheur,