Voici ce fou qui vient, je l’entends à la voix ;
Crois que ce n’est pas moi qu’il attrape deux fois.
Pour moi, quand je devrois passer pour Proserpine[1],
Je veux voir à quel point sa fureur le domine.
Contente à tes périls ton curieux désir[2].
Quoi qu’il puisse arriver, j’en aurai le plaisir.
Scène II.
La honte et le devoir leur parlent de m’attendre[4] ;
Ces lâches escadrons de fantômes affreux
Cherchent leur assurance aux cachots les plus creux.
Et se fiant à peine à la nuit qui les couvre,
Souhaitent sous l’enfer qu’un autre enfer s’entr’ouvre.
Ma voix met tout en fuite, et dans ce vaste effroi[5],
La peur saisit si bien les ombres et leur roi,
Que se précipitant à de promptes retraites,
Tous leurs soucis ne vont qu’à les rendre secrètes.
Le bouillant Phlégéthon, parmi ses flots pierreux,
- ↑ Var. Et moi, quand je devrois passer pour Proserpine. (1633-63)
- ↑ Var. Adieu ; soûle à ton dam ton curieux desir. (1633-57)
- ↑ Var. éraste, l’épée au poing. (1633-57) — L’épée a la main (1660)
- ↑ Var. La honte et le devoir leur parle de m’attendre. (1533-57)
- ↑ Var. La peur renverse tout, et dans ce désarroi
Elle saisit si bien les ombres et leur roi. (1633-57)