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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/355

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ACTE V, SCÈNE I.

ACTE V.



Scène première.

CLITON, La Nourrice.
CLITON.

1435Je ne t’ai rien celé : tu sais toute l’affaire.

LA NOURRICE.

Tu m’en as bien conté ; mais se pourroit-il faire
Qu’Éraste eût des remords si vifs et si pressants
Que de violenter sa raison et ses sens ?

CLITON.

Eût-il pu, sans en perdre entièrement l’usage,
1440Se figurer Charon des traits de mon visage,
Et de plus, me prenant pour ce vieux nautonier,
Me payer à bons coups des droits de son denier ?

LA NOURRICE.

Plaisante illusion !

CLITON.

Plaisante illusion !Mais funeste à ma tête,
Sur qui se déchargeoit une telle tempête,
1445Que je tiens maintenant à miracle évident
Qu’il me soit demeuré dans la bouche une dent.

LA NOURRICE.

C’étoit mal reconnoître un si rare service.

ÉRASTE, derrière le théâtre[1].

Arrêtez, arrêtez, poltrons !

  1. Var. Derrière la tapisserie. (1633-57) — Il est derrière le théâtre. (1663, en marge.)