Aller au contenu

Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/401

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CLITANDRE.
TRAGÉDIE.

ACTE I.



Scène première.

CALISTE[1].

N’en doute plus, mon cœur, un amant hypocrite[2].
Feignant de m’adorer, brûle pour Hippolyte :
Dorise m’en a dit le secret rendez-vous
Où leur naissante ardeur se cache aux yeux de tous ;
5Et pour les y surprendre elle m’y doit conduire,
Sitôt que le soleil commencera de luire.

  1. Var. CALISTE, regardant derrière elle. (1632)
  2. Var. Je ne suis point suivie, et sans être entendue.

    Mon pas lent et craintif en ces lieux m’a rendue.

    Tout le monde au château, plongé dans le sommeil,

    Loin de savoir ma fuite, ignore mon réveil ;

    Un silence profond mon dessein favorise.

    Heureuse entièrement si j’avois ma Dorise,

    Ma fidèle compagne, en qui seule aujourd’hui

    Mon amour affronté rencontre quelque appui (a).

    C’est d’elle que j’ai su qu’un amant hypocrite,

    [Feignant de m’adorer, brûle pour Hippolyte ;]

    D’elle j’ai su les lieux où l’amour qui les joint

    Ce matin doit passer jusques au dernier point.

    Et pour m’obliger mieux elle m’y doit conduire (b). (1632-57)

    (a). Mon amour qu’on trahit rencontre quelque appui. (1644-57)
    (b). [Et pour les y surprendre elle m’y doit conduire.] (1644-57)